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LES OISEAUX

texte et mise en scène de Sylvain Guichard

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avec Anna Delogé, Jérôme Déruti et Mikaël Teyssier

musique de GRANDE

costumes de Sigolène Petey

son de David Geffard

lumières de Stéphane Foucher

NOTE D'ECRITURE

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Le point de départ du projet a été l’adaptation des Oiseaux d’Aristophane. C’est à travers ce travail que l’idée d’un parcours parallèle à dimension
documentaire s’est imposée.
Les Oiseaux est une comédie grecque datée aux environs de -421 avant JC. Elle contient de nombreuses références à la vie citoyenne, sociale et
politique de l’époque et cela ne peut pas être représenté de manière littérale. C’est pourquoi il s’agit bien ici d’adapter la pièce et non de la traduire.
Nous avons souhaité réduire celle-ci à son parcours dramaturgique brut.
Dans la pièce originale, deux Athéniens quittent leur mère patrie pour en fuir les tracas. Ils cherchent et trouvent La Huppe, ancien humain devenu
oiseau, afin que celui-ci et ses nouveaux congénères leur indique un meilleur endroit ou vivre. Devant l’hostilité des Oiseaux, les Athéniens leur
proposeront de bâtir avec eux une cité idéale, entre ciel et terre. L’alliance se forme dans l’allégresse. Entendant parler de ce succès, un grand
nombre d’Athéniens les rejoignent. Mais cette cité, bâtie entre ciel et terre, intercepte les fumées des sacrifices destinés aux dieux. Ceux-ci envoient
donc une délégation pour négocier et finalement, donnent le sceptre de Zeus aux humains et aux oiseaux.
Dans notre version, nous transposons le contexte à notre époque.
Simon fuit le monde moderne pour retrouver les Oiseaux disparus et toute l’intrigue entre les Athéniens et les Oiseaux est transposées dans le
dialogue Simon-La Huppe, jusqu’à la création de cette cité idéale.
Afin de retranscrire le conflit de la pièce d’origine, opposant humains et oiseaux aux dieux, nous avons trouvé un équivalent contemporain aux
fumées des sacrifices : le travail.
Une grande partie du produit de notre labeur va aux êtres que nous pourrions considérer comme les dieux de notre monde néo-libéral. Jeff Bezos
est l’homme le plus riche de la planète, et comme plusieurs de ses semblables, il veut utiliser ses ressources et sa puissance pour transcender
l’humanité.
Nous avons décidé que pour que cette image nous soit aussi évidente que celle de Zeus l’est aux anciens grecs, il nous fallait la montrer pure et
entière.
C’est pourquoi, la vie, le parcours et le rêve de Jeff Bezos, se joue en parallèle de l’adaptation d’Aristophane, et c’est pourquoi cette partie est, pour le
coup, une traduction quasi-littérale des paroles de cet homme.
En tirant ces mots de ses discours publics, d’entretiens et d’interviews, de ses publications sur les réseaux sociaux, nous reconstituons fidèlement sa
parole publique, telle qu’elle est construite et voulue, telle qu’il voudrait que son histoire soit racontée.
L’histoire de Jeff Bezos, c’est l’histoire d’un enfant abandonné à la naissance et adopté par un immigré cubain. Un enfant surdoué et fan de Star Trek,
qui lors d’un discours à la fin de son lycée déclare vouloir devenir immensément riche et envoyer l’humanité dans l’espace. Un diplômé de Princeton
qui va créer Amazon, l’une des plus grandes entreprises technologiques de notre époque, devenir l’homme le plus riche du monde et avec cette
fortune, réaliser son rêve : créer Blue Origin, une entreprise spatiale dont l’objectif est la colonisation du système solaire.
Quand la « fumée » de notre travail ne lui parviendra plus, mettant ainsi son rêve en danger, ce sera le moment où notre fiction prendra fin.

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Sylvain Guichard

Bird is the word
une micro-conférence utopiste

crédit vidéo © Amir Babatunde Ahmad (Koaltrip)

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