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FEMMES HABITANTES

Un projet imaginé et animé par Claire Picard

UNE QUESTION DE PRESENCE
ET D'ESPACE PUBLIC

Partant du postulat énoncé dans différentes études, notant que l’espace public est pensé par et pour les hommes.

 

Il s’agit d’amener un groupe de femmes à réfléchir ensemble sur les modalités qui rendraient possible la réappropriation de l’espace public par elles pour tenter de refaire de l’espace public un espace mixte dans lequel les femmes se sentiraient légitimes à prendre une place au sens physique du terme.

Mettre la femme au  centre des questionnements et des réalisations rendues publiques et permettre aux participantes de se rencontrer pour échanger sur ces sujets.

Claire Picard a 37 ans. Elle est danseuse de formation. De 2003 à 2015 travaille avec le Groupenfonction et s'implique dans le projet de compagnie en devenant chargée de production.

Elle a également travaillé avec Nadia Schnock, Morena Prats, Francis Plisson et Laure Bonicel. Très impliquée dans la transmission aux amateurs elle mène de nombreux projets participatifs à destination de publics divers et dans des cadres très variés.

 

Concernée par la cause des femmes en général et notamment par les problématiques liées à leur précarité elle développe depuis 2018 des projets artistiques avec des groupes amateurs uniquement féminins.

Journal

2018-2019

 

Pour cette première année, nous avons fait le choix de travailler autour de la représentation de soi par le biais de la photographie.

J'ai orienté l'expérience vers un travail sur l'identité morcelée et multiple de chacune qui pourtant crée l'unité. L'individualité comme un prisme difficile à saisir et pourtant unique.

Nous avons beaucoup travaillé autour de la notion d'intime, de secret . Et de comment on met cette intimité en rapport avec ce qui, de nous, est rendu public.

 

Exposition en janvier 2019 dans les locaux de l'association Courteline

Exposition en mars 2019 dans le Hall de la Cité Mame.

 

2019-2020

 

Pour cette session j'ai proposé un travail autour des cercles de femmes, de la sororité. Ce qui nous a amenées à nous questionner sur les origines de la défiance envers les femmes. Ces discussions m'ont conduite à proposer une dystopie dans laquelle nous, les femmes ne pourrions nous rassembler que cachées. Car toujours soupçonnées de sorcellerie ou de malfaisance. Nous avons donc créé des masques qui, représentant nos totems nous permettraient de nous rassembler, d'être fortes ensemble, de préparer la révolte.

 

Cette session de travail a essentiellement été inspirée par Caliban et la Sorcière de Silvia Federici et par Sorcières, sages-femmes et infirmières de Barbara Ehrenreich et Deirdre English

 

Exposition en février-mars 2020 dans les locaux de  l'association Courteline.

Ecourtée pour cause de COVID.

 

2020-2021

 

Cette année aurait dû être axée sur le rapport entre le chant et l'image de soi. Nous avons rapidement dû abandonner le chant à cause des contraintes sanitaires.

Ma proposition de départ concernait cette fois ci-l'autoportrait. Avec comme question : Comment les femmes se représentent lorsqu'elles le font elles-mêmes ? Lorsque ce n'est pas le regard d'un homme qui donne les règles ?

Il a donc beaucoup été question de ce dialogue parfois complexe entre le regard des femmes sur elles-mêmes et le regard es hommes sur les femmes et surtout de ce que chacun donne à voir de ce qu'il perçoit.

J'ai proposé aux participantes de découvrir le travail de Paula Becker-Modersohn, Vivian Maier, Francesca Woodman, mais aussi nombre de femmes photographes avant 1930.

 

Pour accentuer encore le travail de photographie engagé et apporter une autre pratique, j'ai collaboré avec l'Association Super 8 et nous avons proposé aux femmes de découvrir la pratique du Sténopé. Elles ont donc pu créer leur autoportrait via cette technique.

 

Puisque ce qui m'intéresse aussi c'est la place des femmes dans l'espace public, j'ai proposé que les sténopés, imprimés sur du dibond soient dispersés dans le jardin derrière Courteline. Ils sont tout autour de cet espace, mais en petit format. Les femmes sont donc partout, mais invisibles si on n'y fait pas attention. Ce qui il ne semble est assez proche de la réalité de l'espace public.

 

Vernissage de l'exposition le 9 juin 2021 Square du Champ de Mars – 37000 Tours

Sténopés toujours sur place.

 

2021-2022

 

Pour cette dernière saison, j'ai souhaité proposer un travail entre représentation de soi et représentation de l'espace extérieur.

Dans un premier temps, nous avons fait des sorties dans différents espaces du quartier avec comme guide principal : Trouver des choses que nous qualifierions de laides et d'autres que nous qualifierions de belles. Ce qui nous a permis de mettre bien des aspects des paysages en avant et de croiser nos regards.

Puis, j'ai proposé un travail de déguisement basé sur un principe très simple : comment se rendre méconnaissable et se magnifier sans rien dépenser.

Je me suis appuyée sur le travail de Zanele Muholi, de Stephan Gladieu, et sur le projet du Carnaval Sauvage à Bruxelles.

 

Nous avons cherché dans les caves, dans nos affaires et avons imaginé des coiffes qui nous rendraient puissantes.

Puis, afin de prolonger la collaboration que j'avais entamée l'année précédente, nous sommes allées travailler pour une séance photo d'une journée avec l'Association Super 8. Il était cette fois question de se mettre véritablement en scène et de jouer avec l'instrument de la coiffe pour se sentir importantes et puissantes.

 

Pour cette dernière étape, je souhaite faire des portraits géants des femmes et entourer de site de leurs présences.

 

Vernissage de l'exposition le 21 avril 2022 Square du Champ de Mars – 37000 Tours

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